Hipp'Osmose

Toute une histoire

L'éthologie

Éthologie : ce mot aurait-il pris tout son sens avec le film de Robert Redford, L’homme qui murmurait à l’oreille des chevaux ?

En grec, ethos veut dire mœurs et logos signifie science. L’éthologie est donc la science des mœurs, chez les humains et les animaux.
Les habitudes et comportements sont étudiés selon le style de vie : domestication, vie en milieu naturel, lors d’études ou en captivité. Son objectif : prendre en compte la nature du cheval pour veiller à son bien-être.

L’éthologie équine est donc la science comparative du comportement du cheval dans son cadre de vie.
Ce cadre de vie est important car le cheval étant un animal grégaire préférant fuir que d’affronter le danger, la manière de vivre et l’éducation auront un impact sur son fonctionnement.
L’éthologue prendra en compte, de manière scientifique avec rigueur et précision, les données qui lui seront fournies afin de mettre en place des process d’actions adaptés au contexte.

 

3 Hommes et un Prix Nobel...

Nikolaas Tinbergen (1907-1988) et Konrad Lorenz (1903-1989)

Le zoologiste français Isidore Geoffroy Saint Hilaire utilise pour la première fois le terme « éthologie » en 1855.
Mais cette discipline acquiert sa notoriété et sa crédibilité grâce à trois hommes : le biologiste néerlandais Nikolaas Tinbergen, le professeur de zoologie allemand Karl Von Frisch et le biologiste – éthologue –zoologiste autrichien Konrad Lorentz. Tous trois furent Prix Nobel de Médecine en 1973, chacun dans son domaine, mais Tinbergen et Lorentz sont considérés comme les fondateurs de l’éthologie.

L’équitation éthologique : une tendance qui interroge

Vous l’aurez compris, l’éthologie équine est différente de l’équitation éthologique. La différence est très simple : l’éthologie est une science et l’équitation éthologique regroupe des techniques de dressage inspirées de l’éthologie.

Le véritable démarrage de l’équitation éthologique telle que nous la connaissons aujourd’hui, date du siècle dernier lorsque des dresseurs et écuyers de l’ouest américain utilisaient des méthodes douces pour dresser leurs chevaux.
Mais pour être tout à fait juste, s’occuper des chevaux avec douceur revient à Xénophon, écuyer reconnu de l’Antiquité. Il utilisait et conseillait déjà le principe du « conditionnement coopérant », et était conscient que récompenser valait bien mieux que punir. Les Grands Maîtres de l’équitation française tel Baucher ou La Guérinière recommandaient l’observation de l’attitude du cheval en liberté, et l’absence de brutalité vis-à-vis des chevaux.

François Baucher

Mais c’est le dresseur américain John Solomon Rarey qui a refondé l’équitation éthologique via le « horsemanship ».  Le principe de base est d’apprendre à « parler » cheval. 
Autre item, ne pas brûler les étapes : avant de monter sur son cheval, il faut déjà comprendre comment il fonctionne, et donc débuter par un travail à pied.

Les chuchoteurs

Quel(elle) amoureux(se) des chevaux n’a pas vu L’homme qui murmurait à l’oreille des chevaux ?
Ce film sorti en 1995 a largement contribué à la popularisation des chuchoteurs (dénomination d’ailleurs contestée par les personnes concernées), et par la même occasion, de l’équitation éthologique.

Pour la petite histoire, l’appellation de chuchoteur vient d’Irlande. Le dresseur Daniel Sullivan s’était fait enfermer avec des chevaux indomptables et en était ressorti quelques heures après, avec un cheval calme et docile. 
Il n’en fallut pas plus pour oublier qu’à l’origine de l’équitation éthologique moderne, il y a d’anciens champions de rodéo ! Ces cow-boys voulant casser cette image rude du rodéo, proposèrent une autre version de l’équitation western classique, une version empreinte de douceur et des traditions buckaroo (cow-boy ne faisant pas de rodéo).
Les frères Bill et Tom Dorrance, inspirateurs de l’équitation éthologique, transmirent leurs connaissances à travers les Etats-Unis. Ray Hunt, leur « héritier », dispensera à son tour son savoir.

Apparurent ensuite de nouvelles méthodes conçues par de grands noms bien connus de l’équitation éthologique.

Monty Roberts et Pat Parelli sont désormais LES références en la matière, et s’appuient sur une stratégie marketing et commerciale bien ficelée : livres, prestations télévisuelles, vidéos, …
Chacun ancra sa renommée en personnalisant sa méthode : le « join-up » pour Monty Roberts, et les « 7 jeux » pour Pat Parelli, méthode labélisée PNH : Pat Parelli Horsemanship.

Bibliographie :

Cette activité ne reposant pas sur des données scientifiques, mais plutôt sur une philosophie personnelle, nombreuses sont les méthodes qui ont vu le jour :


– la Imprint Training du vétérinaire américain, le Dr Miller : appliquée au poulain dès sa naissance, il est question de « désensibilisation » et «  d’imprégnation comportementale » afin de créer un lien entre le poulain et l’homme.
–  la TTouch : la dresseuse canadienne Linda Tellington-Jones (d’où le nom de TTouch) préconise le toucher par effleurements et massages pour reprendre en main des chevaux rétifs ou débourrer des jeunes chevaux (comme dans la série télévisée canadienne Heartland, où l’on retrouve le join-up également).  
– l’italien Bino Jacopo Gentili fonde sa méthode sur le langage corporel, tout comme l’Allemand Klaus Ferdinand Hempfling, auteur de nombreux ouvrages.
– le Leadership passif : l’entraîneur du Colorado Mark Rashid ne parle jamais de méthode dans ses stages…
– les « pieds nus » : cette tendance très actuelle doit sa notoriété à l’ancien maréchal –ferrant Jaime Jackson, connu pour apporter des soins naturels aux sabots et fervent militant des chevaux aux « pieds nus ».